Luc St-Jacques

Depuis quelques années mon champ d’investigation privilégié se situe dans la nature. J’aborde la nature comme un objet, un territoire me permettant de questionner l’art, de questionner la nature humaine dans ses paradoxes et ses abîmes. Dans cet atelier à ciel ouvert, l’apprivoisement et l’abandon jouent un rôle actif dans le processus créatif. La nature devient partie prenante des étapes de création.

Chacune de mes recherches est en quelque sorte une « mise en objet » favorisant l’émergence de plusieurs niveaux de lecture remontant jusqu’aux origines du sujet lui-même. Souvent sous le mode de l’absurde et du non-sens, je m’intéresse à l’humain et à ses inventions matérielles et intellectuelles. Mes installations se nourrissent d’expérimentations visuelles intégrant autant des techniques traditionnelles (dessin, peinture, sculpture) que numériques (photographie, vidéo).

Chaque problématique abordée exige une collecte documentaire (écrite ou visuelle) et appelle les techniques et les supports à utiliser. C’est dans cette perspective que je m’intéresse maintenant aux interventions in situ dans la nature et dans des lieux non dédiés à l’art, une façon de créer qui me permet d’accumuler des matières premières composées d’images servant par la suite à créer une installation. La question du public de l’art, pouvant se traduire parfois par l’anthropomorphisme, est pour moi intrinsèque à la notion de lieu, d’espace et de participation.

Dans mes récents travaux, l’éphémère et la nourriture se côtoient mettant en évidence un nouveau rapport à la nature, à l’objet et à l’image qui en émerge. De chaque projet réalisé, je tire un filon donnant le point de départ de la recherche subséquente.