Linda Covit

La nature constitue une source d’inspiration importante pour ma pratique d’artiste. Cela s’est précisé durant les années 1980, en effectuant un travail de recherche et de photographie dans des jardins d’Europe, puis du Japon – une expérience qui a conduit à mes explorations actuelles dans des zones chevauchant l’art, l’architecture et l’architecture de paysage. Je me sers de la nature de diverses façons : en tant que métaphore, en tant que référence, en tant qu’élément sculptural d’une œuvre d’art permettant d’aiguiser la conscience écologique du regardeur ou en tant qu’élément avec lequel composer à l’intérieur d’un site. Je privilégie des œuvres d’art répondant à un site, qui incorporent les rythmes quotidiens d’ombre et de lumière, qui sont sensibles aux changements de saisons et qui explorent la relation entre le construit et le naturel. Ceci vaut tant pour les installations de galerie que pour celles d’art public.

Ces dernières années, j’ai choisi de privilégier ma création d’art public, qui offre davantage de possibilités en termes d’échelle, de matériaux et d’accessibilité. Mon intérêt pour l’espace public réside dans le défi de pourvoir le lieu d’une signification nouvelle ou d’enrichir et de mettre en valeur ce qui existe déjà ; de poser un geste pouvant transformer un espace public en expérience personnelle, offrant un moment de quiétude propice à la réflexion ; de créer une œuvre qui insuffle l’esprit spécifique au lieu. La reconnaissance du visiteur, son interaction active avec le site, et l’établissement d’une relation harmonieuse entre la nature et les éléments construits sont des considérations constantes pour moi. L’échelle est importante, de même que la relation physique du visiteur avec l’œuvre et celle de l’œuvre avec ses environs.