Micheline Couture

Ma démarche en arts textiles a débuté dans les années 70. Après mes études et des recherches en peinture et en gravure, je me suis intéressée à la technique de la sérigraphie sur tissu, qui me donnait des moyens souples pour traiter du motif, de la récurrence de la forme et du traitement de la toile comme support surface et matériau textile. J'ai exploré les ressources des tissus que j'imprimais, cousais, façonnais pour en faire des œuvres picturales qui ont été exposées à la biennale de la tapisserie de Montréal et dans les expositions du Conseil des arts textiles du Québec. Par la suite, j'ai exploité le papier fait main, dit « papier matière » (coton, lin et autres fibres), comme support et comme matériau. Le contenu de ces œuvres confronte les moyens traditionnels des arts textiles, le tissage et la vannerie, avec les moyens technologiques de la caméra vidéo et de l'infographie pour montrer qu'une image est faite de points, de pixels, par la juxtaposition de petites surfaces. La technique de la sérigraphie a servi à composer la plupart des œuvres comme une ressource qui conserve la forme et le motif et les reconduit.

J'exploite la récurrence, l'inversion et le format de l'image pour moduler et rythmer les surfaces, consciente que le langage traditionnel du tissu engendre : une expression picturale. Par la suite, j’ai réduit considérablement les formats et j’ai créé directement avec les moyens fournis par de nouvelles technologies comme la caméra numérique et l’impression à jet d’encre sur des supports de papier de coton sans acide. J’ai connu de nombreuses participations à des expositions d’art miniature au Canada et à l’étranger, où l’estampe numérique a émergé comme une nouvelle pratique de l’estampe.