Marcel Barbeau
Arts visuels
PROFIL DE L'ARTISTE
Marcel Barbeau
Marcel Barbeau est d’abord un artiste expressionniste abstrait et un peintre d’action (1946-1957 et 1971-1980), et ses peintures comme ses sculptures sont des prolongements de mouvements instinctifs qu’il superpose jusqu’à l’achèvement formel. Il invente ainsi de nouvelles approches picturales comme le débordement complet de l’espace pictural (all over), le recadrage de la composition par découpage ou l’association de plusieurs techniques gestuelles : grattage, traces, taches, giclées, coulures... Ses œuvres cinétiques (1959-1966) suggèrent également l’expression du mouvement, et ce, jusqu’à l’hallucination incantatoire. Minimaliste dans sa recherche d’épuration (1960-1963 et 1968-1971), il en rejette pourtant les contraintes théoriques et formelles, auxquelles il ne se soumet jamais entièrement. En peinture et en dessin comme en sculpture, ses compositions les plus épurées ou les formes les plus dépouillées des figures abstraites qui les habitent suggèrent le mouvement, la passagèreté[1], le devenir. Ainsi, son art s’inscrit constamment en marge des mouvements esthétiques auxquels il s’associe, y imposant ses propres interrogations et son approche singulière.Son œuvre entier traduit, dans ses mutations mêmes, la volonté d’ancrage dans le présent et la projection dans l’avenir, caractéristiques de la pensée de son temps.
Témoin de son époque, il a enrichi son art de visions nouvelles que lui suggéraient la science et les nouvelles technologies. La psychanalyse l’amène à recourir à l’inconscient dans ses œuvres automatistes gestuelles de 1946 à 1957. Ses observations au moyen d’instruments optiques électroniques le conduisent à évoquer l’infiniment petit et l’infiniment grand dans ses peintures tachistes (1954-1956). À New York (1965-1968), ses recherches cinétiques s’enrichissent de ses rencontres avec des chercheurs du Bell Laboratory.Peintre et sculpteur, Barbeau a abordé presque tous les domaines des arts visuels. Artiste pluridisciplinaire, il a tenté de modifier le langage plastique dans la transgression des frontières disciplinaires. Ses collages se sont transformés en peintures (1959-1963 et 1986-2005), en estampes (1969) et en sculptures (1984-1988). Ses dessins de poèmes, faits de mots et de lettres, ont parfois emprunté la matière et le relief de la peinture (1957). Ses sculptures ont pris l’aspect de dessins lancés dans l’espace (1971-1977) ou d’abris légers, quasi architecturaux (1985-1992). Ses performances, véritables mises en scène de l’acte créateur, se sont matérialisées en peintures, en dessins, et, sous sa directive et avec la complicité de photographes ou de cinéastes, en photographies, en films et en vidéos, conférant ainsi une pérennité à des gestes artistiques éphémères (1972-1980).
Curieux, Barbeau s’intéresse aussi aux grands courants artistiques contemporains d’autres champs disciplinaires. Son intérêt pour ces disciplines l’incite à puiser dans leurs problématiques, leurs structures ou leurs procédés d’écriture pour y chercher des convergences, des connivences, des confirmations d’intuitions esthétiques ou des points d’ancrage. La poésie, la musique, la danse et l’architecture sont ainsi des sources de renouvellement de son art et non des sujets ou des modèles. C’est le cas de ses calligraphies phoniques (1957-1960), inspirées de la poésie de son ami Claude Gauvreau, de ses dessins inspirés de Gruppen, de Stockhausen (1957-1960) ou de ses événements interdisciplinaires dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Il a même créé des œuvres relevant de ces disciplines: ses chants phoniques du milieu des années cinquante, repris dans le film portrait, Barbeau Libre comme l’art, de Manon Barbeau; ses danses-peintures d’action des performances des années soixante-dix; sa chorégraphie de la danse d’ouverture de son exposition au Domaine Cataraqui (1999).
Malgré sa diversité et son abondance, son œuvre conserve une profonde unité d’écriture, qui se concrétise dans sa prédilection pour l’axe diagonal, dans les compositions d’équilibre précaire et par une approche spatio-temporelle du visuel. Barbeau manifeste ainsi sa fascination pour le mouvement porteur du désir et de la mesure du temps. Il se distingue aussi par la dimension symbolique de son œuvre et par son ironie, que traduisent les titres de ses abstractions les plus épurées. Barbeau étant un artiste « baroque », son œuvre relève d’une approche fusionnelle de la création artistique, tout en faisant preuve d’une recherche de perfection formelle et d’équilibre plastique. Préoccupé d’économie de moyens et de perfection formelle, Barbeau conserve un besoin d’expression exaltée des émotions et réfère au subconscient jusque dans ses peintures optiques, géométriques, minimalistes et sérielles. Son œuvre apparaît ainsi comme une quête permanente de l’utopie de la synthèse des contraires. [1]
Selon l’expression de la philosophe française Sylvia Agacinski à propos de l’œuvre de Walter Benjamin.
OEUVRES ARTISTIQUES
Éclat bleu fauve
Juillet tranché dans le fruit
Graviers dressés sur l'algue
Les portes du regard
Liberté, liberté chérie
Performance musicale du percussionniste Vincent Dionne sur la suite de sculptures Dualité de Marcel Barbeau
Dualité
Dessin lumineux
Performance de Marcel Barbeau, avec la compagnie Anna Wyman Dance Theater
Abstraction
Pour profiter de toute la richesse documentaire de l’Entrepôt, nous vous invitons à vous abonner. Vous aurez alors accès à la page complète de chacun des artistes et artisans : l’ensemble des œuvres, des séries d’œuvres pour un livre jeunesse, une production théâtrale, une collection ou une exposition, ainsi que des documents et des images liées aux œuvres artistiques.
L’Espace abonnés offre aux utilisateurs la possibilité de faire une recherche plus approfondie en croisant des critères de sélection – ex. peinture / années 1980-1989. Il permet la création de listes personnalisées pour conserver, dans les limites permises, les résultats de différentes recherches.
Tout le matériel présenté ou autrement accessible sur le site Internet de l’ENOAC, incluant sans limitation les articles, textes, photographies, images, graphiques, icones, clips multimédias, contenus interactifs, codes, tests, séquences audio-vidéos ainsi que la sélection et les arrangements de contenu sur le site, sont protégés par le droit d'auteur, en conformité avec les lois canadiennes et les conventions internationales en la matière.
Tout transfert, reproduction, modification, publication, transmission, vente, distribution, performance, représentation ou exploitation du site Internet ou du matériel, en tout ou partie, sans le consentement écrit de l’ENOAC, est strictement prohibé.