Michèle Tremblay-Gillon

Au départ, la peinture. L'espace dans la peinture. Le mythe de l'ailleurs, le monochrome, et aussi...Bach puis Webern avec ses fragments de silence. Le travail se développe peu à peu entre les disciplines peinture et sculpture. Avec leur intégration in-situ, j'opte alors pour une position démocratique de l'art: tantôt taquiner l'architecture trop moderniste, tantôt intégrer des oeuvres à la vie quotidienne, les rendre accessibles à tous et partout avec des matériaux existants ou recyclés, des couleurs primaires et vives sans demi-tons; tantôt utiliser un métal traité que je peins et qui réfléchit en partie l'environnement avec des perspectives contrariées, des regards croisés. Le pouvoir du collectif comme acteur et créateur aurait-il une valeur plus grande que celle du JE créateur? Mais les Autres amenant à la dé-finition de soi rappellent douloureusement notre propre impuissance, notre vide sans mémoire et notre identité vagabonde.  Aujourd'hui, la photographie que j'ai toujours utilisée pour documenter de façon exacte mon travail, devient au contraire un lieu de recherche et d'expression marqué par le manque, l'inexactitude, l'hybridité, par l'utpopie, par un monde fluctuant et incertain et par des espaces où se mêlent les dimensions multiples et floues de l'altérité et de l'identité.